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Image : Naturmotive, stock-adobe.com

De jeunes scientifiques suisses contribuent à une meilleure compréhension des systèmes climatiques polaires

Prix de Quervain 2022

Le Prix de Quervain est attribué cette année à des contributions scientifiques remarquables en recherche polaire. Il récompense une chercheuse et deux chercheurs dont les travaux concourent à l’amélioration des modèles climatiques et des prévisions relatives à l’évolution du climat.

Siple Island en Antarctique
Image : Julia Schmale, Siple Antarctica

Le Prix de Quervain est décerné cette année à trois jeunes scientifiques pour leurs scientifiques contributions à la recherche polaire. La Commission suisse de recherche polaire et de haute altitude des Académies des sciences et la Commission pour la station scientifique du Jungfraujoch de l’Académie des sciences naturelles honorent par ce prix des travaux remarquables en recherche polaire et de haute altitude.

Comment se forment les cristaux de glace dans les nuages arctiques?

Dans le cadre de sa thèse de doctorat à l’Institut pour l’atmosphère et le climat de l’EPF de Zurich, Julie Pasquier a étudié la genèse ainsi que la morphologie des cristaux de glace dans les nuages arctiques. À cette fin, elle a fait s’élever dans les airs un ballon captif équipé d’instruments de mesure. La météorologue a constaté que la présence de cristaux de glace dans les nuages suffit pour que d’autres s’y forment. Elle a ainsi pu réfuter la théorie classique selon laquelle seuls certains aérosols servent de noyau de condensation? à la genèse de ces cristaux. En outre, Julie Pasquier et ses collègues ont découvert une nouvelle forme de cristaux de glace qui n’apparaît que si ces derniers sont transportés au sein d’un nuage à des conditions de température particulières.

Comment naissent les aérosols dans l’Antarctique et l’Arctique?

Au laboratoire de chimie atmosphérique de l’Institut Paul Scherrer, Andrea Baccarini a étudié, dans sa thèse de doctorat, les processus de génération des particules d’aérosols en Antarctique et dans l’Arctique. Il a ainsi analysé la composition chimique de l’environnement dans lequel se forment leurs noyau de condensation ? au-dessus des océans polaires. Dans le cas de l’océan Austral, le chercheur a montré que de l’acide sulfurique est à l’origine de particules d’aérosols. Comme ce processus n’est que sporadique, il n’a probablement qu’un effet négligeable sur la formation des nuages. Au-dessus de l’océan Arctique en revanche, de l’acide iodique induit fréquemment la production de nouvelles particules qui influencent la formation ainsi que les propriétés des nuages. Baccarini a découvert que ce processus se déroulait surtout en automne, et non pas au printemps comme on le supposait.

Combien de CO2 est stocké dans l’océan Austral?

L’océan Austral atténue le réchauffement climatique. Il est en effet le plus important puits océanique de carbone. Toutefois, on ne sait pas au juste combien de CO2 est stocké dans ses eaux: il est en effet difficile d’effectuer des mesures sur place et les modèles mathématiques ne tiennent pas encore suffisamment compte de toute la complexité de la circulation océanique. Mais dans le cadre de son postdoctorat à l’Institut de physique de l’Université de Berne, Jens Terhaar a développé une méthode qui permet de déterminer plus précisément la capacité de stockage de l’océan. La salinité à la surface de l’eau en est le facteur décisif. À partir de mesures de la salinité dans l’océan Austral, Terhaar a déterminé de façon plus précise les quantités de CO2 absorbées. Il ressort de ses calculs améliorés que d’ici la fin du siècle, l’océan Antarctique absorbera environ 15 % de CO2 de plus que supposé jusqu’ici.

Vers de meilleurs modèles du climat

«Grâce à leurs travaux remarquables, les trois scientifiques contribuent à une meilleure compréhension des systèmes climatiques polaires», relève Samuel Jaccard du jury du Prix de Quervain. «Ils rendent ainsi possibles l’élaboration de modèles du climat plus précis et des prévisions plus exactes des changements climatiques.» Doté d’un montant total de 5000 CHF, le prix, qui rend hommage à la mémoire du scientifique et explorateur polaire suisse Alfred de Quervain, sera remis lors d’un symposium public au Musée alpin suisse à Berne.


Lauréat·e·s

  • Julie Pasquier
  • Andrea Baccarini
  • Jens Terhaar
  • Présentation de Julie Pasquieri lors de la remise des prix
  • Présentation d'Andrea Baccarini lors de la remise des prix
  • Urs Baltensperger (SKHFJ), Julie Pasquier, Andrea Baccarini, Thomas Frölich (représentant Jens Terhaar), Patricia Holm (SKPH)
  • Julie PasquierImage : zvg1/6
  • Andrea BaccariniImage : zvg2/6
  • Jens TerhaarImage : zvg3/6
  • Présentation de Julie Pasquieri lors de la remise des prixImage : Andres Jordi, SCNAT4/6
  • Présentation d'Andrea Baccarini lors de la remise des prixImage : Andres Jordi, SCNAT5/6
  • Urs Baltensperger (SKHFJ), Julie Pasquier, Andrea Baccarini, Thomas Frölich (représentant Jens Terhaar), Patricia Holm (SKPH)Image : Andres Jordi, SCNAT6/6

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